Pourquoi investir au Congo maintenant est une décision stratégique

Par Sabrina Kidima Tukadi

Chaque fois que je parle du Congo à des investisseurs ou responsables politiques européens, je ressens une certaine hésitation. Un doute. Les récits dominants sont souvent négatifs : instabilité, risques, corruption. Et bien que ces préoccupations ne soient pas sans fondement, elles ne reflètent qu’une partie de la réalité.

Ce que l’on entend moins souvent, c’est le potentiel immense que le Congo représente. Pas dans dix ans. Pas “quand ce sera plus stable”. Mais maintenant.

 

Le Congo : au cœur de la transition énergétique mondiale

Le Congo possède d’importantes réserves de matières premières critiques : cobalt, cuivre, coltan, lithium. Ces ressources sont essentielles à la fabrication de véhicules électriques, de batteries, de turbines et de panneaux solaires.

Selon l’US Geological Survey, plus de 70 % du cobalt mondial provient du Congo. Or, la demande de ces matériaux explose – portée par le Pacte Vert européen et l’ambition de neutralité carbone d’ici 2050.

Aujourd’hui, la majorité de ces ressources prend la route de l’Asie, surtout vers la Chine. L’Europe risque de devenir dépendante de chaînes d’approvisionnement extérieures, sauf si elle agit maintenant – en forgeant des partenariats stratégiques avec des pays comme le Congo.

 

Bien plus qu’un pays minier

Le Congo, c’est aussi un pays jeune, en pleine croissance, avec plus de 100 millions d’habitants. Une classe moyenne émerge, la numérisation s’accélère, les infrastructures se développent.

Les besoins sont immenses :

  • Infrastructures : routes, électricité, rail

  • Industrialisation : transformation locale des matières premières

  • Emploi & formation : investissements dans les compétences

  • Agriculture & sécurité alimentaire : valorisation des terres fertiles

C’est un pays où l’on peut investir à la fois pour la rentabilité et pour l’impact durable.

Il est temps de co-construire des partenariats équitables

Ce que je défends, c’est une nouvelle approche. Une coopération d’égal à égal. Le Congo ne doit plus être vu comme un “cas d’aide au développement”, mais comme un partenaire stratégique.

Le Partenariat stratégique UE-RDC sur les matières premières durables est un bon point de départ. Mais pour être efficaces, ces partenariats doivent aussi être locaux, transparents, inclusifs.

Il faut voir au-delà de l’exploitation brute des ressources, et intégrer les dimensions de bonne gouvernance, d’infrastructure et de responsabilité sociale.

 

Une fenêtre d’opportunité politique et économique

Les signaux sont clairs :

  • Le gouvernement congolais est activement à la recherche de partenaires internationaux

  • De plus en plus de partenariats public-privé émergent

  • L’Europe cherche à réduire sa dépendance à la Chine

  • Les banques de développement facilitent l’accès au financement et à la couverture des risques

C’est donc le moment pour les entreprises européennes, les décideurs politiques et les acteurs financiers d’agir – stratégiquement et durablement.

 

Pourquoi je partage cela

J’organise le KTC Congo Mining & Investment Forum 2026, un événement destiné à rassembler gouvernements, entreprises, investisseurs et innovateurs d’Europe et d’Afrique.

Pas pour débattre en vase clos, mais pour créer des collaborations concrètes.

Le Congo est bien plus qu’un risque. C’est une opportunité de leadership, d’impact et de co-développement.

Partagez cet article si vous croyez, vous aussi, en une coopération équitable et durable entre l’Europe et l’Afrique.

En savoir plus ? www.ktccongo.com

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